juillet 2025:
Aslan est un jeune chien, sportif, qui a besoin de se dépenser, de courir, de jouer, qui aime ses congénères, femelles évidemment, mais aussi les mâles équilibrés, et surtout, surtout, les humains.
Aslan est du genre à toujours rechercher le contact, des yeux, de la voix, du geste, Aslan se colle contre vous dès qu’il en a l’opportunité.

Par contre, lorsqu’ il est arrivé au Chowpôle, Aslan avait peur des hommes; non qu’il ait jamais subi de mauvais traitement de la part de l’un d’ entre eux mais sa crainte venait de ce qu’il n’en avait quasiment jamais vu.
Acheté chiot par une dame célibataire « en concertation » avec son jeune garçon, Aslan avait grandi sans présence masculine. D’ Aslan, elle nous a dit ceci: « II connait mon père et mon frère qui passent parfois à la maison et maintenant il est à l’aise avec eux mais il lui faut un peu de temps , il faut qu’il fasse connaissance avec eux tranquillement, à son rythme ».
Pas question pour un homme de se jeter sur Aslan pour le papouiller.
D’ailleurs, pris de panique un jour où il avait été stoppé par un voisin lors d’une tentative de fugue , Aslan avait même mordu. S’en était suivi la visite , obligatoire dans un tel cas, avec le vétérinaire comportementaliste du coin. Conclusion du sachant: « C’est un dominant! Il faut lui faire subir une thérapie de régression sociale » a-t-il écrit dans son rapport. Pauvre tanche… Quand un chien (qui s’est laissé gentiment museler par le vétérinaire ) se fait dessus quand ce même vétérinaire le plaque au sol, c’est pas de la « dominance », c’est la trouille chevillée au corps qui anime l’animal et tout au contraire il faut l’ aider à prendre confiance en l’humain, pas à le dominer. Et cette fâcheuse expérience n’a pas du aider Aslan à avoir confiance.
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
Pour Aslan nous recherchions donc des adoptants particuliers, des personnes conscientes de ses peurs et qui sauraient l’accompagner avec bienveillance dans toutes les découvertes que doit faire un jeune chien et qu’ Aslan n’avait pas eu l’occasion de faire . Son ex nous avait dit encore qu’elle travaillait beaucoup et qu’elle avait cru que son fils de 11 ans pourrait sortir Aslan mais qu’ Aslan était rapidement devenu trop puissant, qu’il était impossible pour l’ enfant de le promener. Que, certes, ils vivaient en pavillon mais qu’elle voyait bien qu’ Aslan s’ennuyait , seul dans le terrain, qu’il méritait mieux que ça. Il est clair que si cette dame, charmante par ailleurs, nous avait contactés pour adopter un chow, ce n’est pas un jeune chien, ayant tout à découvrir et plein de la fougue de la jeunesses que nous lui aurions confié… mais le mythe du « chiot qui est plus facile à éduquer » a la vie dure. Et puis elles sont tellement drôles et attendrissantes ces boules de poil, un vrai bonheur durant 1 ou 2 mois qu’il est difficile de refuser à un enfant… et qu’il est difficile de se refuser.
Aslan, 11 mois. S’il n’est pas « crèèèèèème » il est « jeuuuuuune » et bien du monde a candidaté pour l’adoption d’ Aslan, mais en fait, on peut dire que c’est le hasard qui a présidé à l adoption du jeune loulou…
Tout a commencé… en 2024 , par une demande d’adoption qui nous a été envoyée par Laetitia, laquelle se décidait enfin a reprendre un chow après le décès de ses deux chowchottes.
Ce sont Sandrine et Sophie qui sont allées rencontrer Laetitia chez elle et quelques temps après Laetitia, sa fille ainée et son gendre sont venus chercher Aslan au Chowpôle.

Le long voyage jusqu’à leur domicile s’est bien passé, malgré la présence du jeune homme. Il est vrai qu’il a le sens du chien.
Tout aurait pu très bien se passer si la plus jeune des filles de Laetitia, 7 ans, ne s’était pas mise à avoir peur d’ Aslan. Une peur bleue, accompagnée de pleurs et de cris. Une peur qui faisait peur à Aslan, qui grognait. Ce qui faisait encore plus peur à la petite.
Spirale sans fin qui au bout de quelques jours a incité Laetitia a renoncer à l’adoption d’ Aslan: « Je suis désolée, Aslan n’y est pour rien, il fait des progrès tous les jours, par exemple on a eu une brocante dans notre rue, il s’est montré curieux mais il n’a même pas aboyé; Il rentre facilement dans la maison. Même aux chats du voisinage il ne dit rien., ils nous suivent un moment pour faire les balades . Il est vraiment comme vous nous avez dit, méfiant et puis rapidement adorable. Mais ma fille en a peur et ce n’est pas confortable, ni pour nous ni pour Aslan. Par contre mon père voudrait vous parler…. »
Eric, père de Laetitia: « Il est formidable ce chien! Le premier jour où nous nous sommes rencontrés chez ma fille, je ne pouvais même pas lui adresser la parole alors j’ai agi comme il le souhaitait, je l’ai ignoré. La deuxième fois il est venu me sentir, je l’ai laissé faire. De fil en aiguille il y a eu les caresses, les promenades…… J’en ai parlé avec Laetitia, il s’est passé quelque chose entre Aslan et moi. J’ai juste une longueur de clôture à faire pour sécuriser mon terrain et ,si vous voulez bien, je pourrais l’adopter…. »
Situation inédite.
Qu’ Aslan ait évolué si vite, qu’un homme en soit tombé amoureux nous a un peu laissé sans voix. Il fallait s’accorder le temps de la réflexion.
Retour d’ Aslan au Chowpôle.
Petit coup de bluzz le soir même, vite chassé par les jeux avec Buzz.
Par contre il a été rapidement évident que Laetitia et sa famille avaient fait du bon travail car, Michael et Joël étant présents pour des travaux, Aslan n’avait presque plus peur des hommes.
Alors une adoption par Eric, pourquoi pas?
Eric est un jeune retraité, actif , Aslan pourrait l’accompagner tout au long de ses journées. Eric était aussi bien conscient des lacunes dans la sociabilisation d’ Aslan et montrait du bon sens pour le laisser évoluer à son rythme. L’inciter à faire des découvertes sans le contraindre. Sa prise de contact avec Aslan avait été parfaite. On rencontrait chez lui une vraie compréhension du chien et on sentait déjà poindre une passion pour Aslan.
Alors Eric a clôturé la longueur qui restait à sécuriser et tous les deux se sont retrouvés.
Entre Aslan et Eric, c’était comme une évidence, alors pourquoi refuser de croire que le hasard puisse parfois faire bien les choses?
D’ailleurs il n’y a pas de hasard, il n’y a que des synchronicités…
Eric: « J’ai arrêté de filmer car il s’est jeté sur moi pour un câlin« .
Qu’ajouter sinon que nous souhaitons à Aslan et à ses nouveaux humains d’être très heureux, très longtemps.
Ah! si: Eric et Laetitia vivent à 200 m l’un de l’autre, alors l’ histoire de l’adoption d’ Aslan se termine bien pour Laetitia elle aussi.