Naïa (2)

13 juillet:

Quelques photos de Naïa dans son parc de détente.

 

12 juillet:

Comme Izzie, Naïa prend ses marques au Chowpôle.

Mai 2024

Pour raconter l histoire de Naïa avec notre association il faut remonter à septembre 2023.
Le 17 septembre nous récupérions 3 chiennes, Nahitys, Coco Chanel et Naïa.
Coco Chanel, toute joyeuse et sociable avec les humains, les chiens et les chats a rapidement été adoptée.
Nahitys, sur la réserve, a eu besoin de temps pour se laisser approcher ce qui a malheureusement retardé sa stérilisation et un pyomètre s’est déclenché. Sterilisation, palatoplastie, opération d’un ligament croisé….ouf! la liste des misères terminée Nahitys, devenue une belle chienne confiante et même joueuse a été adoptée.
Restait Naïa.

Naïa, pauvre Naïa. « Vous aurez plus de mal avec elle » nous avait prévenu l éleveur.
Naïa, Sophie l’avait surnommée « la poule sans tête », ce n’est pas élégant mais cela correspond à la réalité des volailles qui continuent à marcher même avec la tête sectionnée; Personne n’est aux commandes mais l impulsion nerveuse reste quelques temps encore assez forte pour actionner les muscles.
Naïa tournait sans arrêt, prenant les virages sur les chapeaux de roue, quelle que soit la météo, toute la journée. Elle s’arrêtait certainement la nuit mais jamais nous n’avons constaté qu’elle utilisait son abri. Evidemment elle ne rentrait pas dans la maison.
Naïa trottinait et redoublait son trot si on la regardait, ou si des inconnus entraient dans son champ de vision.

Pour stériliser Naïa il a fallu la pièger à 4;  pas top pour gagner sa confiance. Mais en voyant son regard plus vide qu’apeuré nous nous sommes demandé si elle réalisait que sa course était interrompue…
Naïa ne s’est pas débattue.
Elle n’a pas mordu.
Arrêtée dans sa course elle s’est résignée.
Le lendemain de sa castration elle est même rentrée dans le salon.  « Parfois la stérilisation les change du tout au tout » avait dit une ASV. Nous avons pensé que nous étions au début des progrès.

Mais non.
4 semaines après la stérilisation nous avons encore du la piéger pour le rappel des vaccins. Naïa n’avait fait aucun progrès.
Heureusement elle mangeait. Et même bien.

Novembre, décembre, … ces mois particulièrement pourris dans la Sarthe et ailleurs. Naïa trottinait toujours. D’un pas rapide. Désespérément.
Inutile de parler ce ce que nous avons vécu, nous, lorsque nous la voyions trotter sous les trombes d’eau. La plus malheureuse c’était elle.
En décembre elle s’est rompu un ligament croisé.
La piéger pour l opérer était possible, mais quid du post op? La bloquer durant des semaines au risque que le stress lui provoque une crise cardiaque? Ce n’est pas l’option que nous avons choisie, l’opération attendrait des jours meilleurs, s’il doit y en avoir.

Alors nous nous sommes accrochés aux petits progres que faisait Naïa en croyant très fort que la situation s’améliorerait à un moment ou un autre, qu’il y aurait un déclencheur:
L’ évolution de Naïa s’est d’abord traduite par un peu plus de statisme, lorsqu’elle était seule, tranquille. Dans ces moments là Naïa s’arrêtait de trottiner et fixait l’intérieur du salon avec interêt, peut être avec curiosité, se demandant ce qui pouvait bien arriver à tous les chows qui disparaissaient pluri-quotidiennement dans cet antre. « Pourtant ils ressortent, ils n’ont pas l’air mal, ne crient pas, y retournent volontiers. Mais que leur fait-on là dedans? » disait son regard.

Durant tout cet hiver les autres chows la rejoignaient souvent, pour leurs besoins, pour se dégourdir, et ils étaient nombreux cet hiver là, en FA ou de passage.

Janvier, février. Naïa a tissé des sympathies avec nombre d’entre eux, avec les filles surtout,  mais elle  n’avait pas l idée de les suivre pour rentrer au chaud, elle s’arrêtait sur la terrasse.

Une ou deux fois, dans l’élan du jeu elle est rentrée, sans se poser, comme par erreur, ressortant très vite.

Anec MeiLin alias Hisoka

Surtout ne pas la piéger, il faut que la décision de rentrer et de rester vienne d’elle.

Et c’est arrivé, en mars, un matin,  avec Sandrine

Peu à peu Naïa a pris l habitude de rentrer pour manger. Furtivement d’abord, et pas tous les jours.
Mais le gros effort de passer le pas de la porte était fait.
Parfois Naïa rentrait et se couchait quelques minutes.

Nous espérions qu’avec les beaux jours et les portes fenêtres définitivement ouvertes, de jour comme de nuit, Naïa ferait de l’ intérieur son chez elle.
Malheureusement la météo n’était pas de notre côté…

Alors n ‘y tenant plus, là de voir Naïa et ses montagnes de noeuds, las de sentir l ‘odeur nauséabonde qui se dégageait d’elle lorsqu’elle se couchait quelques instants avec nous nous avons décidé de la brosser… sans aucune certitude d y parvenir…

Et nous y sommes arrivés!!! 1h, 2 h, 3 h, 4 h….. Naïa se laissait faire comme si elle avait toujours connu ça, ou comme si elle appréciait ces coups de brosse et de ciseaux qui la soulageaient de sa gangue de poils et de boue.
Nous avons même annulé un rv chez la coiffeuse du village pour profiter de ce moment de grâce que nous accordait Naïa.
Quelle émotion!
Nous nous sommes pris à rêver qu’il serait possible de la laver…. Mais comment réagirait elle à l’eau?  Nous demandons à Alix qui n’est pas très loin de venir aider, ce qu’elle accepte volontiers pour le we qui suit…

Naïa a même accepté le pulseur! Un rêve!


Et l’espoir qu’elle soit suffisamment à l’aise après les mois d’été pour pouvoir assurer le post op de son ligament croisé en toute sécurité est revenu…

Mai…. Il ne fait pas très beau mais nous ne sommes pas frileux. Les portes sont ouvertes et Naïa rentre désormais facilement. Pour manger mais aussi pour jouer et cela fait chaud au coeur…
Un jour Joël a pris cette vidéo, sachant combien elle nous rendrait  heureux, tous, tous ceux, permanents, habitués ou de passage qui ont vu Naïa trottiner, cet automne, cet hiver, sous l’eau….

Désormais Naïa suit Izzie et Charly lorsqu’elles vont dans le grand pré, elle n’a plus peur de passer les portes ni les portillons, elle répond à l’appel et participe à la plupart des activités. On la voit même dans les chambres, explorant ces lieux autrefois interdits.

Un petit film réalisé par Sandrine retrace 8 mois de la vie de Naïa parmi nous. Nous espérons que dans quelques mois nous pourrons y ajouter de nouveaux chapîtres: Naïa couchée sur un dodo, Naïa en laisse pour son post op, Naïa dormant comme une bienheureuse devant la cheminée…. Car Naïa ne quittera pas le Chowpôle, elle a fait trop d’efforts , trop d’émotions se sont bousculées dans sa petite tête, elle a trop pris sur elle, trop essayé de comprendre pour pouvoir vivre à l’aise avec ses copains pour recommencer à la déraciner.
Naïa est heureuse.
D’autres loulous seront peut être dehors à trottiner, la roue tourne….Naïa nous dit de tenir bon parce que la persévérance paie, souvent.

Mai 2024. Naïa se chauffe au soleil. Sereine