Paco le Blanc

25 janvier 2024:

Paco nous souhaite une bonne année.

15 décembre:

Chantal: « Des nouvelles de Paco. Cela va dans le bon sens, il progresse.

Pour régler le problème des morsures nous avons pris contact avec un éducateur canin comportementaliste qui est venu à la maison. Il a débloqué la situation et a expliqué comment faire à mon petit fils. Ils sont maintenant copains ( mon petit fils et Paco). On lui met cependant la muselière, qu’il accepte. Il peut boire et manger avec. 
Le seul qui a encore des problèmes est mon fils mais j’ai bon espoir😀.
Compte tenu de ses progrès nous avons fait une balade avec d’autres chiens. Il s’est bien comporté mais n’aime pas clairement pas qu’on lui aboie dessus, dans ce cas il charge. 
Toujours avec notre conseiller nous avons fait une balade au marché de Noël, avec muselière par sécurité. Tout s’est bien passé. Il est curieux regarde, observe, il développe son odorat de plus en plus. Il a juste une tendance à s’assoir pour observer et ne repars que quand il décide. Rien d’étonnant pour un chow chow. 
Enfin la semaine dernière j’ai tenté le toilettage avec une dame qui prend tous les chiens et a déjà deux chow chows dans sa clientèle. J’appréhendais le bain vu sa phobie de l’eau. Et bien finalement tout s’est bien passé je crois qu’il a même aimé se faire malaxer . Elle a fait au plus vite et je suis restée dans le salon : Il est superbe tout´fluffy’ et sent bon😊. Il doit se sentir mieux.
L’éducateur trouve  qu’il progresse. D’après lui il a manqué d’expériences et a vécu en vase clos avec peu de personnes.
Il nous conseille de lui laisser la muselière pour l’instant lorsque des personnes viennent à la maison par sécurité mais de le laisser circuler. Nous referons le point début janvier après les fêtes où tous mes enfants venir.

 

 

8 septembre:

Chantal: « Quelques photos récentes de Paco. Il a la phobie des pattes mouillées et n’aime pas marcher dans la mousse. J’ai donc abandonné le toilettage pour l’instant. On le brosse à fond, il a les pattes un peu sales . J’essaie les lingettes et le shampoing sec mais c’est pas très efficace; »

 

Mai 2023

Il était une fois, Paco Blanc.

En septembre dernier, il y avait deux Paco au Chowpôle: un noir, notre petit Paco qui s’en allait à pas de loup, et Paco, tout fringant et qui nous donnait bien du fil à retordre.
Pour les distinguer, nous l’avons appelé Paco Blanc.

C’est moi, Paco Blanc

Paco Blanc, 2 ans.
Les causes de la séparation étaient assez fondées: Paco pinçait assez facilement les mollets des habitants de son immeuble lorsqu’il les croisait dans l’escalier, il pinçait aussi les mollets des visiteurs de ses maîtresses et, comme ces visiteurs étaient surtout les parents des enfants qu’elles gardaient elles ont été rapidement sommées de se séparer de Paco, faute de perdre leur gagne pain.
Avaient-elles vraiment le choix?
Un chien qui pince est vite catalogué chien mordeur et les parents avaient peur pour leurs enfants, même si Paco a toujours été très tolérant envers les tout petits.
L’éducation canine? Les plus honnêtes des éducateurs reconnaissent qu’on ne change que marginalement un chien; il faut surtout apprendre à bien le connaître et composer avec ses qualités et ses défauts. Paco Blanc pince facilement, vraisemblablement car il a un fond ultra trouillard, ça s’arrangera certainement avec le temps, avec un gros travail de sociabilisation, mais encore faut-il trouver la famille adaptée, celle où ne prendront des risques que des adultes  prévenus et consentants, celle qui prendra le temps de beaucoup travailler sur la sociabilisation, pour espérer avoir, avec le temps, un chow moins réactif.

Paco au Chowpôle

Paco Blanc est donc arrivé au Chowpôle en septembre 2022 et si nous avons tant de plaisir aujourd’hui à vous raconter son histoire c’est que son cas nous a semblé à l’époque tout à fait désespéré.
Passé le premier jour où il s’est comporté comme tous les chows Paco s’est, dès le lendemain, mis en protection de territoire, au point qu’il était impossible de rentrer dans son studio.
Pour le nourrir il fallait être deux: un pour l’attirer derrière la maison, l’autre pour lui passer la nourriture par la fenêtre, heureusement très basse. Dès qu’il s’apercevait de l’intrusion, Paco chargeait.
Une semaine, deux semaines, trois semaines sans aucune amélioration.

Paco ne nous aimait pas, nous tout particulièrement; Peut être étions nous ceux qui l’avaient arraché à la famille qu’il aimait depuis ses…. 1 mois?

« 1 mois?! » direz-vous, « vous ne faites pas erreur? »
Non.
Janvier 2020; Une petite annonce sur Le Bon Coin: « à vendre chiot chow chow blanc ». Le prix est intéressant. Nos deux dames vont le voir. Sur le trottoir, au pied d’un immeuble, on leur met la petite boule de poils dans les bras, forcément elles en tombent amoureuse aussitôt; « On pourra l’avoir quand? » demandent elles. « Tout de suite si vous voulez« . Elles repartent avec le chiot, pas vacciné, pas pucé, pas sevré. Elles le nourriront au biberon les premiers temps.
Vous pensez que tout cela est  est bizarre? Certes.
Mais ce qui n’est pas bizarre c’est que Paco Blanc ait développé un comportement étrange.
Que le Co-vid n’aidera pas à corriger: Paco, après avoir été nourri au biberon, subira le confinement  à l’âge où il aurait eu besoin de multiplier les expériences sociales.
Et voilà Paco aujourd’hui, disant à coup de pinçons sur les inconnus qu’il a la trouille chevillée au corps.
Heureusement pour lui, les deux dames avaient un autre chow, adulte, équilibré, qui a fait l’éducation canine de Paco, qui lui a servi de mère, qui lui a appris la communication avec ses congénères. Sans lui Paco aurait été beaucoup plus difficile à vivre, il n’aurait apprécié ni les humains, ni les chiens.
Avec un tel passé, on comprend que l’arrivée au Chowpôle ait été la fin du monde pour Paco.

Il faut savoir reconnaitre son échec et ne pas s’acharner, inutile de faire perdurer une situation qui s’envenimait de jour en jour.
Paco Blanc nous avait pris en grippe. Il était avec nous bien plus agressif qu’il n’avait été décrit, et pourtant nous étions persuadés que la vérité était bien celle qui nous avait été racontée par ses maîtresses.

Alors, fin septembre le voilà parti rejoindre  des dizaines de potes, dans l’ Indre, où Lisa croit dur comme fer en l’éducation positive en tribu.

Et effectivement l’éducation en tribu porte ses fruits.

Lisa aborde les chiens avec énormément de calme et de confiance, elle les comprend. Le courant passe. C’est le talent. Ou un don. Et du travail.

Les mois passent, Lisa nous dit que Paco est désormais prêt à être adopté. Oui mais par qui?
Nous avons le souvenir de son caractère compliqué et nous savons que les adoptants sont souvent très inexpérimentés, ils ont connu leur chow, point.
Et parce qu’ils ont connu leur chow, acheté chiot, ils croient connaître la race. Les conseils dans la prise de contact? ils n’en ont que faire, ils savent; alors ils font juste le contraire. Puis viennent pleurer.
Placer Paco, quoi qu’en dise Lisa, c’était pas gagné.

Jusqu’au jour de février, où nous avons eu LA prise de contact.
Celle qui convenait pour Paco.
Chantal vient de perdre son chow, Yuzu, son premier chow, adopté en refuge, passé de maltraitance, pas facile. Il avait fallu des mois pour gagner sa confiance, plus encore pour son époux.
C’est avec Yuzu qu’ils ont découvert cette race extraordinaire, 4 ans de bonheur. « Un chow n’est pas un chien, c’est une autre relation » dit Chantal.

Nous sommes immédiatement sur la même longueur d’onde.
Nous parlons de Paco, nous ne cachons rien, ni des raisons de l’abandon, ni des difficultés que nous avons rencontrées avec lui, et bien sûr aussi, la bonne opinion qu’en a Lisa, les progrès faits chez elle.
Au fil de la discussion, Chantal se convainc que si quelqu’un peut permettre à Paco de retrouver une vie de famille, c’est elle.
Des centaines de km les séparent mais il faut tenter la rencontre.
Elle aura lieu en avril.

Chantal: « Paco n’a pas été désagréable du tout, on s’est un peu baladé, j’ai pu le caresser, on a même tenté un peu de brossage, j’ai l’impression que le courant est passé …..   »

Lisa pense la même chose.
Alors, sur les mois qui suivent, un vrai protocole d’adoption est mis en place: Chantal reverra Paco, puis elle louera un gîte pour 8 jours non loin de chez Lisa et prendra Paco avec elle. Au terme de ces 8 jours, si tout s’est bien passé, Paco partira avec Chantal vers son nouveau domicile.

Mai arrive.
Il va s’en dire que nous attendons tous les nouvelles avec impatience..
Chantal: « Tout s’est bien passé, aucune agressivité, aucune tentative d’intimidation…. »

Dans la journée Paco profite du terrain, Chantal et lui font des balades, rien de tel pour sympathiser….

Et puis c’est le départ, Paco est suffisamment relax pour boire dans la voiture, dans la gamelle de voyage. Aux haltes il profite de la découverte, va vers les autres chiens. Paco n’a aucune agressivité avec ses congénères…

Pas plus qu’avec les chats, et ça c’est la bonne surprise de l’arrivée! Celle qu’on espérait sans croire que ce serait aussi facile…

Malheureusement, nous venons d’apprendre que la gentille minette, 19 ans, est décédée d’une crise d’urémie. Paco n’a plus de copine pour lui faire des léchouilles, pour avoir avec elle de grands moments de complicité…

L’autre chatte de la maison, la mère de la première, a peur de Paco, lui crache dessus et le fuit. Tous les chats ne sont pas compatibles chiens…

Voilà trois semaines que Paco et ses humains vivent ensemble.
Paco a d’abord découvert son jardin avec la laisse accrochée au harnais, pour pouvoir le rattraper, mais désormais il en totale liberté, va et vient à sa guise.
Paco a fait connaissance avec le fils de Chantal, grande stature, il a eu peur, mais pas de pinçon.
Paco mange très correctement des croquettes qu’il boudait autrefois.
Paco  fait de belles promenades, qu’il a réellement découvertes avec Lisa et sa tribu et qu’il apprécie …

8 mois après son passage catastrophique au Chowpôle, Paco est heureux, ses adoptants sont heureux, et nous aussi.
Ne jamais désespérer.
Mission accomplie.