Léo (bis)

5 janvier 2024:

Léo nous souhaite une belle nouvelle année 🥰

Patrick: « Léo va très bien ! Un peu têtu, mais gentil, nous
sortons très souvent ensemble…
Campagne, forêt, ville.
Sa fourrure est superbe, même s’il n’accepte que la brosse nylon.
Il dort beaucoup mais est toujours partant dès que j’agite son harnais.
Il monte maintenant sans problème en voiture, d’où balades nouvelles.
Il adore les massages ! »

8 décembre:

Voici d’excellentes nouvelles de Léo.

Patrick: « Bonjour, Léo va très bien! Un peu têtu, mais gentil, nous
sortons très souvent ensemble…Campagne, forêt, ville.


Sa fourrure est superbe, même s’il n’accepte que la brosse nylon.
Il dort beaucoup mais est toujours partant dès que j’agite son harnais.


Il monte maintenant sans problème en voiture, d’où balades nouvelles.
Il adore les massages ! »

21 mars:

« Hier, Léo est enfin monté dans  ma petite Lancia (2 portes) dont j’avais enlevé le siège  passager et garni  d’un petit chemin de gruyère râpé jusque dans l »habitacle…

 Un tout petit tour ensuite, pour qu’il s’habitue à l’espace clos, le bruit du moteur. C’est la première fois que je vois ce chien assis ! Il tendait même le cou sans doute pour voir où tout cela le menait.  Je ne l’ai fait descendre qu’à notre retour chez moi.
 Je recommence ce soir et le ferai descendre dans un endroit qu’il connaît.
 Patience  (de retraité) et longueur de temps…
Mais c’est vraiment nécessaire  avec ces chow-chats…

 Patrick.

PS: Les sprints très brefs mais effarants qu’il pique dans mon terrain lorsqu’il a envie de jouer (presque à cache-cache) me laissent perplexe quant à son arthrose. »

Février 2023:

Léo a 7 ans. Il est arrivé à l’asso parce qu’il a mordu.
Une première fois lorsque son « maître » (que ce terme est vilain!) voulait lui brosser l’arrière-train.
Une deuxième fois alors que le beau-frère voulait le faire descendre de la voiture. « Avec un bébé, vous comprenez, je peux pas le garder. La SPA n’en a pas voulu, alors c’est vous ou la piqûre« .
Un chien qu’on garde durant 7 ans et qui tout à coup se met à mordre concomitamment à l’arrivée d’un enfant?
Même si c’est vrai, même si effectivement il peut représenter un danger pour un jeune enfant, il y a tout de même quelque chose à essayer de comprendre avant de supprimer une vie. 7 ans de vie commune et la piqûre?
« Allez pépé, t’es devenu bougon, on t’a trouvé une place en Ehpad -parce qu’on ne peut pas (encore) te faire euthanasier- faudrait pas que tu balances un coup de canne aux enfants ». Ça ne choque que nous?

C’est Sophie qui est partie des Charentes par un beau matin d’hiver, qui a déposé sa Bailey’s au Chowpôle (dans la Sarthe) pour pouvoir continuer la route sans être prise par la montre, qui est allée chercher Léo en région parisienne (« Ca vous ennuie si la petite fait un dernier bisou à Léo? elle l’aimait beaucoup... » Ah… il est pas dangereux Léo? tête contre museau avec le bébé?….. bon… ) et qui l’a descendu en Savoie, chez Sanja et Ilija, lesquels l’ont invitée à prendre un repos bien mérité chez eux.
2000 km sur le we.
Pour les beaux yeux de Léo.

Tout ça pour moi? ch’uis confus

Alors, qui est-il ce Léo qui a roupillé sereinement tout le temps du voyage?
Au physique c’est un grand chow chow, maigre. Il mangeait peu nous a t on dit.  Au vu de l’arrière-train décharné il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’ il ne devait pas faire beaucoup de balades non plus. Une vie dans un 2 pièces, avec un bébé qui devait prendre beaucoup de  place et de temps à ses parents, pas bien terrible pour l’épanouissement personnel…
On lit sur le compte rendu comportemental établi par le veto habilité que Léo « a reçu une éducation parfois coercitive qui n’a pas favorisé la prise de confiance en l’humain »  » que « Léo est agressif par irritation -intolérance aux contacts forcés- cause des morsures relatées et potentiellement par peur (sans morsure pour l’instant). Oui,  « potentiellement » tout chien peut mordre par peur.
Le pronostic est « bon, dans un autre contexte familial, avec un mode de communication adapté, qui limite l’ irritabilité et recrée un lien de confiance »
Traduction en langage moins diplomatique: « ce chien à toutes les chances pour être heureux ailleurs que chez vous qui lui avez pourri la vie durant 7 ans« .
Suivent les principes de base d’une éducation respectueuse de l’animal et de ses besoins qui, traduits par l’ex de Léo, en français courant donnent:  « Le chien il dégage, sur ses 4 pattes ou les pieds devant »

Ben pourtant ch’uis bien là, moi

Suivent les jours et les semaines chez Sanja et Ilija, en compagnie d’ Iris.
Premières constatations:
– Léo est plus à l’aise avec Sanja qu’avec Ilija.
– Léo n’apprécie pas du tout qu’ Iris flaire son arrière train ou, pis, lui rentre brutalement dedans pour le pousser lors des promenades communes
– Léo mange peu en effet
– Léo a beaucoup de mal à se mettre en position adequate pour lever la patte ou faire ses besoins. Ce dernier point nous inquiète tout particulièrement car nous nous souvenons d’ Oréo et de ses soucis de glandes anales. Nous attendons avec hâte le jour de la castration pour faire pratiquer une échographie de la zone anale.

Mis à part cette sensibilité du train arrière, Léo va bien.

Au fil des jours Léo mange de mieux en mieux.
Au fil des semaines le lien se tisse aussi avec Ilija, Léo demande indistinctement des caresses à l’un ou à l’autre.
Ilija et Sanja savent qu’il faut y aller en douceur avec l’arrière train, ils n’insistent pas pour le brossage sur cette zone, le veto dira ce qu’il s’y passe. Iris elle aussi a fini par comprendre qu’il ne faut pas chatouiller le chowpain et elle se fait moins brutale.
Chacun s’évite.
Léo comme Iris n’ont pas besoin d’un congénère pour être heureux.

Le 30 janvier, c’est le grand jour: à jeun depuis la veille Léo a son rv médical.
C’est Ilija qui l’accompagne.
La veto veut écouter le cœur, vérifier que les testicules sont descendus, poser le cathéter. Bla bla et cinéma habituel. Lorsque les vetos connaissent bien leur client et sont en confiance ils disent: « Que voulez-vous qu’on entende au stéthoscope avec cette fourrure? on fait ça pour rassurer les clients; le seul examen pertinent serait l’échographie cardiaque ».
Quant aux testicules Léo est précisément là pour les faire enlever alors l’interêt de savoir s’ils sont descendus est plus que limité…
Nous, ce qui nous interesse, c’est l’état de l’anus et des glandes anales, et ça, même pas en rêve on pourra le vérifier sans anesthésie.  Alors zou! pourquoi emm…. ce pauvre Léo déjà terrifié?
Franchement, lorsqu’on les prévient que le chien est difficile et qu’ils chipotent, on a envie de les mordre aussi….

Quelques heures plus tard on a enfin les résultats:
– l’anus et les glandes anales sont nickels, et ça, c’est vraiment un soulagement!
– un testicule n’était pas descendu et commençait à se tuméfier, il a fallu aller le chercher très haut en région abdominale.
– mais ce qui cause les douleurs à Léo, l’empêche de déféquer normalement et lui fait refuser le contact trop brutal, ce sont des douleurs arthrosiques. Ses hanches sont bien touchées….. on se prend à relire le compte rendu comportemental: « Pas d’atteinte médicale induisant des phénomènes douloureux à  l’origine d’agression« … comme ce constat a été rapidement posé, sans observation de Léo! Pourtant une visite comportementale, c’est 130 e au bas mot, le veto aurait tout de même pu faire un effort pour observer le chien, dedans, dehors, comment il se déplace, comment il se couche…
Et comme son ex est passé à côté des douleurs de son copain vieillissant…. C’est triste tout de même de vivre à côté d’un animal qu’on a un jour voulu, qu’on a eu chiot dans les bras et de dire un beau jour, « il mord, je le pique » sans chercher à comprendre, sans voir la détresse, sans découvrir la douleur… Il aura fallu juste 24 h à Sanja pour comprendre que quelque chose n’allait pas… Un coeur, on en a un ou on n’en a pas, pour personne, jamais.

L’anesthésie avait été longue, le post op plus douloureux que d’habitude, les promenades ont repris doucement,

Maintenant que nous étions fixés sur l’état de santé de Léo, nous pouvions le proposer à l’adoptant pressenti pour lui:  Patrick, qui souhaitait adopter un chow mâle autour de 7 ans, roux de préférence, pour lui rappeler les deux chows qu’il avait eu, autrefois.
Un homme, certes,.
Mais Léo avait appris à faire confiance à Ilija il apprendrait à faire confiance à Patrick, même si cela prenait un peu de temps.

C’est Patrick que j’vais rejoindre?

Quelques jours après son opération voici Léo parti pour retraverser la France, est-ouest cette fois.
Des heures de voiture.
Encore des inconnus.
Descendre de la voiture demande ruse et persuasion, mais ça se fait.
Un pavillon ! C’est trop chouette ça!  On peut faire pipi quand on veut et bronzer paresseusement installé dans l’herbe!
Les croquettes sont bonnes.
Le salon confortable.
Contrairement à beaucoup de nos protégés lors des premiers jours dans leur nouvelle vie Léo accepte de rentrer sans manifester de crainte, il dort dedans, sort lorsqu’il a envie, revient.
Léo prend délicatement des bouts de fromage;
Léo se délecte des rondelles de pain dur jetées aux oiseaux.
Voilà donc Léo « dans un autre contexte familial, avec un mode de communication adapté, qui limite l’ irritabilité et recrée un lien de confiance ».

Ch’uis bien là.

Vu du côté de Patrick, les premiers jours ont été moins simples.
« Léo m’a mordu quand j’ai voulu lui passer le harnais, je ne m’attendais pas à ça, j’avais le souvenir de mes deux chows si gentils, je ne sais pas si je pourrai le garder… »
Voilà toute l’importance du passage en FA: nous ON SAIT que Léo est fondamentalement un gentil,  que c’est juste un problème de mise en confiance, qu’il faut un peu de temps pour le laisser atterrir dans cette nouvelle vie, dans ce nouvel espace, avec ce nouvel humain.
Nous proposons la médiation de Valérie, la maman de Yin et Yang, qui vit à une trentaine de km et dont nous ne doutons pas que la douceur et le calme feront baisser la garde à Léo, c’est certain.
Elle accepte d’aller le voir, heureuse d’aider un autre chow.
Le courant passe tout de suite.
Léo se met même sur le dos pour des gratouilles, ce qui permet d’apercevoir la cicatrice, encore bien rose.
Et si Léo avait tout simplement encore mal?
Léo accepte les caresses et même les bisous.
Des voisins passent avec leurs enfants. Léo leur fait fête, se laisse caresser.
La glace commence à se rompre du côté de Patrick, il accepte de laisser du temps à Léo.
Plus tard, lorsque l’adoption sera acquise, Patrick nous confiera qu’il ne se sentait pas bien avec l’idée de nous rendre Léo: « C’est comme si je renvoyais un objet pour non conformité… or c’est un animal, avec son passé, ses craintes… je suis heureux du dénouement« .

Nous aussi!  Longue et belle vie à vous deux!
Et merci à tous ceux qui s’impliquent à tous niveaux pour rendre le monde meilleur pour les chows!