16 novembre 2025: Depuis ce jour du mois d’août où nous avons laissé Béné aux bons soins de Sandrine, à la sortie de l’autoroute de Châtellerault,  il s’est passé énormément de choses dans sa vie.
D’abord, et c’est la clé de tout ce qui est arrivé par la suite, Béné a passé sa première nuit sur le lit de Sandrine!
Car tandis qu’au Chowpôle on se faisait un sang d’encre sur la façon dont le si fragile Béné prendrait son déménagement, (pourvu qu’il ne retombe pas dans sa prostration des débuts!) lui semblait arrivé au paradis…

S’en sont suivies  quelques semaines de balades, le matin avant de partir travailler…

…  le soir en rentrant…

Béné s’entendait bien avec les chows de la maison Unix et Chouchou,

Béné à l’aise, demandeur de câlins, et les nuits avec Sandrine.
Trop dur de se lever le matin!

Pour Sandrine qui avait été témoin des premiers mois de l’arrivée de Béné au Chowpôle, qui l’avait sorti pour le tout début de ses timides balades, en mars,  qui avait assisté aux premiers coups de brosse (voir infra), l’attitude de Béné envers elle était bouleversante. Et son bouleversement, Sandrine sait l ‘exprimer par des mots tendres et des caresses, qui rendaient Béné  heureux.
Sauf lorsqu’il voyait Joël, là Béné se dressait sur les pattes arrière et poussait son fameux  hurlement de loup ….. »Houououou! t’approche pas! »
Mais peu importait à Joël puisque Béné n’était là qu’en transit, pour ne pas lui rendre trop dur l’arrachement du Chowpôle avant de rencontrer sa nouvelle famille, c’est à dire Brigitte et ses filles, Khatun et Meïko, qui étaient d’ailleurs passées le visiter quelques jours au Chowpôle, à la mi-août.
Car nous avions essayé de mettre tous les atouts dans la petite tête de Béné pour qu’il puisse découvrir sereinement sa nouvelle vie….

Et ce fut le long voyage entre le Poitou et l’ Allemagne, émaillé de balades…

….de repas au resto avec des amis strasbourgeois…

…. de petits dej’ en tête à tête…

Béné et Sandrine ont passé ensemble quelques jours chez Brigitte.
Pour habituer Béné à son absence Sandrine partait seule découvrir les environs de Stuttgart  et lorsqu’elle rentrait la joie de Béné était immense….
Et puis le vendredi, veille de la balade au lac du Der, il a bien fallu se quitter….
Qu’ écrire? Béné avait déjà brisé un coeur à la sortie de l’autoroute de Châtellerault, il en brisait encore un, ses pattes enlacées autour de la taille de Sandrine. Bien des larmes ont coulé, au téléphone en France, sur le terrain en Allemagne…. Les larmes de Sylvie qui pensait à son petit Béné au coeur brisé, les larmes de Sandrine qui pensait trahir l’affection que Béné lui donnait mais aussi les larmes de Brigitte qui avait l’impression d’être responsable de la fin d’une histoire d’ amour.  C’était faux bien sûr, Béné lui était promis depuis le printemps, nous avions juste pris le temps de le rendre solide et le temps était venu….

D’ailleurs Béné s’est fait à sa nouvelle vie….

Bené s’entendait avec les filles, Khatun l’invitait au jeu sous l œil vaguement désapprobateur de la princesse Méïko, Béné prenait ses marques, se couchant non loin de Brigitte lorsqu’elle était au salon ou sur la terrasse….

…. tendant son ventre pour des câlins et dormant du sommeil du juste, entouré de ses deux copines….

Mais quelque chose n’allait pas du tout dans la vie de Béné en Allemagne: le petit-fils de Brigitte, 3 ans: « Houououououou!  » disait-il  dressé sur ses pattes, surplombant le petit qui mourait de peur et redoublait de pleurs et de cris… ce qui faisait hurler Béné  de plus belle. « Houououououou« !
Que faire? On s’est donné du temps pour voir l’évolution. des relations mais on ne peut pas raisonner un enfant si jeune et on ne pouvait pas non plus infliger à Béné une situation qui le mettait mal à l’aise. Un mois s’est écoulé sans aucune amélioration de part et d’autre.
Alors le 1er novembre Béné est revenu en France, faisant cette fois encore pleurer Brigitte, qui lui a fait la promesse de rester là en appoint, au cas où, sait on jamais de quoi l’avenir sera fait.

Béné est désormais comme cadet Rousselle, il a trois maisons et trois mamans chez lesquelles et avec lesquelles il est à l’aise et qui ne le laisseront pas tomber.
Mais où allait vivre Béné? Au Chowpôle comme on le lui avait aussi promis ce jour d’été en prenant un bain?
– « Brigitte, si vous ne pouvez pas garder Béné, vous qui l’avez vu au Chowpôle et avec Sandrine, où pensez vous qu’il est serait le mieux? »
– « Incontestablement avec Sandrine, Béné l’aime d’amour. Il fallait le voir la serrer dans ses pattes le jour du départ, et Sandrine pleurer. J’avais l’impression d’arracher un enfant à sa mère… »

Béné irait donc chez Sandrine. Restait à voir si un contact positif s’établirait avec Joël car c’est pas facile de cohabiter avec un chien qui se dresse sur les pattes arrières et charges en faisant entendre son cri de guerre: « Hououououou!!!!! »
Mais non, tout va bien:

Manifestement Béné a encore acquit de l’expérience et sait surmonter la plupart des craintes qu’ il avait …

Qui aurait dit en 2024 que le chien qui hurlait au loup la nuit dans sa niche, le chien qu’ on nourrissait avec un sentiment de danger, le chien dont on voyait les ongles pousser sans la moindre idée de comment on pourrait les couper, qui aurait dit qu’un an plus tard ce chien briserait des cœurs?
Quelle belle complicité:

 

24 août: Demain est un grand jour pour Béné: il va quitter le Chowpôle et Sylvie, et tous ses repères difficilement acquis durant 1 an pour voler de ses propres ailes.
Ou plutôt pour voir s’il est apte à voler de ses propres ailes car plutôt que de partir directement chez son adoptante, au risque que ce soit un échec pour toutes les parties, Béné va d’abord partir en FA chez Sandrine, qu’il connait déjà.
Parce que Béné, avec la vie qu’il a eue durant 6 ans, on ne le perturba pas plus qu’il ne l’a été.
 » Béné a eu des années de vie de m…e dans un appartement niçois. Rapidement le chiot marrant est devenu un adulte encombrant, sa propriétaire s’est découvert plus d’interêt pour d’autres activités que pour le promener. Pas sorti, sans soleil, sans grand air, il a développé des champignons sur sa peau qui empestaient, du coup il a été relégué dans le  hall. Le hall d’un appartement de 40 m2, on voit ce que c’est: un placard à balai, sans fenêtre…. C’est la mère de la propriétaire qui, émue du sort de Bene a lancé un appel sur FB pour que Bene soit sorti de là, appel relayé maintes fois et qui nous est parvenu. C’est cette dame qui nous a remis Bene. Un Béné apeuré par tout et par tous.
Béné a passé 5 mois dans sa niche, refusant de sortir le jour, hurlant à la mort la nuit. La lumière lui faisait mal aux yeux et pour le peu qu’on le voyait, le tour de ses yeux suintait de pus, il n’avait plus de poils autour. On a même craint la leischmaniose. Mais non car avant de nous le confier  il avait  été emmené chez un veto, pour la première fois de sa vie, et un test leichmaniose avait été pratiqué. Négatif.
Pas de vaccins, pas de vermifuge, maigre, dépilé.

En janvier, 5 mois après son arrivée au Chowpôle, nous avons pu établir le contact.
A partir de là la confiance à évolué progressivement, par des promenades d’abord. on les faisait sur l’asphalte pour limer les ongles qui étaient très longs et posaient soucis.

Puis on a pu effleurer les poils, caresser enfin.
Et commencer à entreprendre les soins nécessaires.
Enlever aussi le collier nœud papillon avec lequel Bene était arrivé, dérisoire tentative pour faire croire qu’il était un chien un peu considéré.
Des SMS envoyés par son ex on n’ a jamais senti d’empathie pour son chien, par exemple la première fois où elle a pris des nouvelles et où on s’inquiétait de son manque d’appétit: « Évidemment, si vous lui donnez de bonnes choses, il mangera » écrivit-elle. Pauvre chien…. Bien sûr qu’on essaye de le requinquer, de lui rendre la vie plus douce, de l’ouvrir au monde, au bon, à se sentir important pour quelqu’un, pas juste être le chien qui pue dans l’ entrée et qui empeste l’appart.

Et puis, avec les beaux jours, il y a eu  de plus en plus de passage au Chowpôle, de plus en plus de personnes pour entrer en contact avec lui…
Ici avec Camille, une jeune femme qui vient le voir souvent et avec laquelle il est en confiance:

Et enfin la joie enfin dans les yeux de Béné:

Alors, à Béné, on a fait une promesse: s’il ne se sent pas capable de s’adapter ailleurs, si chez tata Sandrine il régresse trop, et tout en espérant qu’il ira de l’avant, comme la plupart des toutous, alors il reviendra au Chowpôle et s’en sera fini de toute tentative d’adoption. A suivre…