Adopter un chien malade : l’histoire d’amour entre Nathalie et N’Shadow

Ce soir nous donnons la parole à Nathalie sur son parcours qui la menée à adopter N’Shadow, un chowchow bien malade
L’achat ou l’adoption ? Un dilemme qui n’en serait pas un !
J’ai appris au fil du temps que chaque démarche se faisait parfois naturellement selon sa situation personnelle, familiale, financière, et son mode de vie, mais encore faut il connaitre tous les choix qui s’offrent à nous, que ce soit réfléchi et d’être bien conseillés.
C’est la période de deuil il y a 15 ans qui pour moi a été décisive de basculer de l’achat à l’adoption. Cette séparation tragique, cette douleur qui n’arrive pas à vous quitter et là vous recherchez pourquoi cette maladie, ce cancer qui vient frapper votre fidèle compagnon un jour, comment vous auriez pu le protéger et là j’ai découvert l’existence de refuges (à l’époque on parlait de SPA principalement) j’ai vu un petit chow de 3 ans qui attendait patiemment l’adoption depuis 2 mois derrière ses grilles. Nous étions lui et moi 2 coeurs meurtris et je me suis dit voilà 12 ans que j’ai un chow, autant continuer à apporter du bonheur et des soins à un petit être que de continuer à vivre dans la souffrance et me voilà partie à faire 4h de train avec ma mère pour le sortir de sa cage. J’ai vite compris qu’il souffrait plus que d’une séparation avec ses anciens maîtres, il avait des réflexes de recul, ne connaissait rien de la vie en interieur ni de la vie citadine, il manquait de développement musculaire mais au fil du temps il a compris qu’il avait des tapis au chaud, qu’il etait choyé, les ballades se rallongeaient et qu’il devenait un vrai sportif à me suivre partout, et un jour vous réalisez que les problèmes articulaires ont disparu, qu’il ne sursaute plus au moindre bruit, qu’il découvre le monde en veillant sur lui. C’est comme tout il faut du temps et de la patience, qu’il se fasse à son nouvel environnement, que les stigmates du passé soient oubliés, qu’il comprenne nos habitudes, que ses angoisses s’apaisent et qu’il fasse confiance. A l’âge de 13 ans un cancer est apparu. Nous étions fusionnels et son décès m’a dévastée au point de ne plus vouloir revivre ce déchirement que nous connaissons tous de voir partir ceux qui partagent nos joies, nos peines et sont nos compagnons de vie.
4 mois plus tard je suis tombée sur la page facebook de l’association et sur le post du sauvetage de n’shadow, j’ai d’abord suivi l’avancée de ses soins, puis j’ai contribué à ses soins, et l’absence de nouvelles m’a incitée à en prendre, mais voilà la volonté de ne plus souffrir était encore trop grande et c’est alors que j’ai lu un magnifique post de l’association qui resumait tellement bien la phase de deuil qui nous détourne parfois d’une nouvelle adoptiontellement la douleur est vive, alors que des chows attendent un foyer pour être aimés, et là tout a basculé je me suis dit rien ne ramènera mon fidèle compagnon et rien n’effacera la douleur. J’ai décidé de traverser la France pour N’shadow et cela n’a pas été sans émotion, je ne remercierai jamais assez l’association et notamment Sandrine pour cet accompagnement et son soutien sans faille car le but est que nos chows trouvent le bon foyer. Il y a l’achat, l’adoption d’un chien traumatisé par l’abandon et l’adoption d’un chien malade. J’ai passé un autre cap en accueillant un chow avec une maladie auto immune, je dirai qu’à chaque étape de notre vie et selon notre mode de vie, l’aide de notre entourage, il est bon de se poser toutes les bonnes questions avant d’acheter/adopter et surtout en sachant au fond de nous ce qui est le mieux et notre capacité à assumer car souvent nous entendons des phrases toutes faites :
« tu adoptes en refuge attention c’est un chien qui a souffert qui risque d’être agressif » euh non…souvent ils sont plutôt collés à toi,
 » tu l’adoptes à l’age de 3 ans tu vas vite le perdre » ben…qui connait sa durée de vie….,
 » tu adoptes un chien malade ça va être compliqué et ça va te coûter cher » c’est comme les humains qui n’a pas un traitement et la maladie n’a plus d’âge… l’engagement financier doit être pris en compte que ce soit un achat ou une adoption car ils tombent malades, ils ont des accidents ou des pathologies chroniques qui peuvent survenir…
Bref ce ne sont que des idées reçues, nos poilus s’éduquent, se rétablissent, s’apaisent et s’epanouissent dans un foyer qui leur correspond, rien n’est une fatalité il faut du temps et ne s’engager que selon ses possibilités, en dehors de ça, je dis souvent que nous n’avons de contraintes que celles que nous nous mettons.
N’shadow a rejoint notre famille il y a 3 ans à l’age de 5 ans en sachant qu’il souffrait d’un pemphigus folliacé assorti d’un traitement à vie.
En ayant fait des recherches j’ai compris que le stress, les conditions climatiques, son alimentation etc influaient sur la maladie j’ai donc adapté son mode de vie pour le prémunir.
Il mange, il boit, il sort, il part en vacances, il reste seul comme tout autre chien, mais il se ballade principalement sur des revêtements adaptés (pas ou peu de cailloux), il porte une chaussette pour sortir si son coussinet est abîmé, j’évite la neige ou avec des chaussettes, je donne des probiotiques pour aider son système immunitaire et il a un bon vétérinaire pour être réactif si besoin.
Son traitement est passé de 2 cachets à 1/2 par jour et nous adaptons les activités et les sorties selon son énergie du jour ! Alors oui c’est de l’adaptation pour comprendre ses besoins mais il vit comme tout autre chow et ne rend pas plus visite au vétérinaire que mes autres chows.
Nos poilus sont comme les humains, ils ont leur caractère et dans leur vie ils pourront changer de compagnon, tomber malades, avoir des craintes, avoir des jours avec et des jours sans ! Le plus important est de les aimer et de veiller sur eux.