25 octobre 2025:
« Carli c’est l’histoire… d’un second Ange !
Fin août 2021, Hortense nous a quitté depuis 2 mois.
Sylvie nous contacte, elle nous demande si on peut accueillir en famille d’accueil une femelle de 12 ans, OK chat et OK chien. Elle nous résume la situation.
Mouiiii pourquoi pas, mais on vient de perdre Hortense, on ne se sent
pas prêtes, est-ce bien raisonnable ?
Sylvie nous propose de tenter l’expérience en tant que FA et comme elle doit venir dans le quartier dans quelques jours pour une adoption, elle a pensé à nous…
Le grand jour arrive : Carli est maigre (16 kg), le harnais de travers, le regard tout autant, elle ne nous accorde pas le moindre intérêt… Oulà
qu’est-ce qu’on a fait ?!
Bon ce serait mentir que de ne pas dire qu’on a vraiment eu l’impression d’avoir fait une erreur… Mais heureusement les journées sont longues en
été et la demoiselle a élu domicile dans le jardin, elle a succinctement visité les lieux (« Ah tient y a une maison, ah y a des chats, tiens des croquettes, mais c’est quoi ce bolosse qui me regarde avec sa tête d’ahurie… Bon bah je reste à l’ombre dans le jardin ! »).
Elle ne boude pas la gamelle de pâtée, aucune animosité vis-à-vis de Iggy, ni des chats qui viennent voir qui est cet intrus.
A l’heure du couché, elle reste dormir au rez-de-chaussée, laissant l’étage au troupeau de félins et à Iggy.
Le premier matin elle nous regarde descendre, mais continue encore un peu sa nuit, toujours ce regard de défiance. Elle semble étonnée de voir
encore une gamelle de pâtée et la mange de bon cœur. La matinée s’écoule, elle est paisible à l’ombre dans le jardin. Elle connait son nom quand on l’appelle. J’ai de la peine de la voir déambuler avec son harnais trop grand et pas très bien fixé, je tente de lui enlever, elle est très calme, je peux enfin toucher son poil très doux et constater à quel point ses côtes et sa colonne vertébrales, sont saillantes.
A partir du moment où son harnais est enlevé, on la sent apaisée. Elle comprend vite le rythme des habitants de cette maison et notamment le
cat-power qui règne en ses lieux, notamment avec une chatonne de 3 mois qui n’aura même pas peur de se glisser entre ses pattes sans que Carli ne montre le moindre signe d’agressivité.
Sylvie nous avait prévenu : « elle n’est pas encore stérilisée mais son ex dit qu’elle n’a jamais eu de chaleurs ! » Bon ça, c’était avant, dans sa vie où elle ne semblait pas une priorité pour manger et sortir, car chez nous, les chaleurs débarquent et mon Dieu ce n’est pas joli-joli.
Direction notre vétérinaire, ça ne semble pas être un pyomètre, mais idéalement il faudrait la stériliser au plus vite… sauf que sa biologie
sanguine n’est pas bonne. Carli montre bien des signes de « négligences »
Il faut donc la requinquer avant toute intervention. Autant vous dire que la petite a compris qu’elle pourrait manger à sa faim, que les
gourmandises, ça existe et que le jardin c’est quand elle veut pour flâner.
Suivi toutes les semaines et fin octobre les résultats d’analyses donnent le feu vert pour la stérilisation et le retrait de la chaine
mammaire. Durant l’intervention notre vétérinaire constate que ses ovaires sont « atypiques », elle en profite pour les retirer : les résultats d’anapath confirmeront le cancer de la chaine mammaire mais également des ovaires à un stade très avancé. L’association a pris à sa charge tous les frais liés sa stérilisation. Carli a été super en
post-opératoire, vetue d’un magnifique body bleu, elle ne touchera jamais sa cicatrice, elle nous laissera faire les soins sur sa cicatrice
sans aucune agressivité, elle sera d’une patience sans faille après cette grosse chirurgie.
Les semaines qui suivent, la métamorphose a lieu : sa biochimie sanguine devient parfaite, elle prend du poids, son poils devient encore plus
doux et beau qu’à son arrivée;
Carli sera heureuse à nos côtés, elle s’est prise de passion pour Minouchka, une vieille mimine obèse que nous avions recueillie pour lui éviter l’euthanasie, et comment dire, Carli se prenait pour un chiot avec notre vieille Minouchka au point de lui galoper aux fesses, ce qui était bon pour le cœur de Minouchka, mais pas pour ses fesses. Carli n’était que douceur avec nous et nos autres animaux, elle aimait sautiller devant Iggy pour l’appeler au jeu, il l’ignorait avec toute la
splendeur qu’on lui connait. Alors pour l’embêter rien de mieux que de courir à la gamelle quand ils rentraient, histoire de se coucher devant pour embêter Iggy et il lui rendait bien la pareille lorsqu’il lui bloquait l’accès à la porte d’entrée, mais pas démunie pour deux sous.
Elle sautillait devant lui et aboyait quand il faisait durer la blague un peu trop longtemps. Elle aimait les bisous aussi bien les faire que les recevoir…
Les balades, elle les aimait : doucement, à flâner, toujours contente de voir un congénère, je pense qu’elle aurait apprécié de jouer avec certains congénères d’ailleurs.
Les mois à ses côtés n’ont été que bonheur, toujours bon pied, bon œil.
Des douleurs, certes, mais que le Galliprant ou le Librela, pouvaient soulager.
Début juin 2023, à quelques mois de ses 14 ans, Carli a commencé à se montrer plus fatiguée mais toujours aussi douce. Elle ne montait plus à
l’étage, préférant le calme du rez-de-chaussée. Ses gamelles de patées ne l’attiraient plus, mais elle gardait son humeur joyeuse et la vivacité de son grand âge.
Rendez-vous fut pris avec notre vétérinaire, bilan sanguin, une biochimie perturbée, direction une clinique plus spécialisée.
Echographie abdominale, le couperet tombe en quelques minutes : une énorme tumeur a élu domicile sur sa rate, au risque de rompre cette
dernière et de ne lui laisser que quelques minutes à vivre en l’absence d’un geste chirurgicale d’urgence. Hospitalisation de plusieurs jours
pour voir avec l’oncologue de la clinique et l’équipe pluridisciplinaire.
La décision est dure, il faut décider si on tente une chirurgie avec les risques qu’on connait à son âge avancé.
Sylvie sera à notre écoute pour nous aider à faire notre choix, la vétérinaire spécialisée aussi : s’il doit y avoir chirurgie, le post-op
pourrait être compliqué et peut-être même nécessiter une chimiothérapie…
Carli rentrera à la maison, les derniers jours elle accepte tant bien que mal les seringues de nourriture liquide adaptée que je lui donne,
jamais elle ne se rebelle, mais son regard m’en dit long : « STOP ».
C’est le 4 juillet 2023 que la décision est prise de laisser s’envoler cette si douce Carli, le cœur gonflé de 3 merveilleuses années à ses
côtés, mais brisé de n’avoir pu la garder encore un peu plus longtemps.
Elle s’est endormie très paisiblement, sous nos caresses, nos baisers et nos promesses de se retrouver dans un monde meilleur…
Là encore nous ajouterons que d’avoir accueillie Carli, c’est avoir rencontré des bénévoles formidables : Sylvie, Alix, Sandrine et tant
d’autres encore… »
L’univers a dit : « Je les enverrai sans ailes afin que personne ne soupçonne qu’ils sont des Anges »